Le Pacificateur n’a pas gagné la guerre en devenant Président de l’Assemblée Nationale. Il n’a remporté qu’une bataille parmi les nombreuses qui lui pendent au nez. L’on peut par exemple subodorer un conflit de leadership au sein même du bureau définitif, entre lui et le très envahissant MBOSO NKODIA.
Évidemment que la présence de Christophe MBOSO est embarrassant. Pas que pour les congolais qui, selon Justin BITAKWIRA souhaiteraient le retour du COVID 19 plutôt que celui de l’ancien président de l’Assemblée nationale, mais surtout pour Vital KAMERHE contre qui l’octogénaire s’est opposé lors des primaires de l’Union sacrée.
Christopher Mboso
Candidat unique au poste de 2 ème vice-président, MBOSO a été reconduit au bureau définitif, après avoir fait l’objet d’une désapprobation quasi-unanime des congolais. Sauf que, le « vieux » ne va pas lâcher prise. Et visiblement, il ne va pas donner des cadeaux à KAMERHE dont il n’a jamais apprécié l’élection. Si l’on s’en tient au manque de fairplay dont il avait fait montre lors de l’annonce de la victoire du natif de Bukavu aux primaires.
KAMERHE – MBOSSO, vers un bicéphalisme
Entre un nouveau président de l’Assemblée Nationale qui promet de rompre d’avec les pratiques du passé et un ancien qui s’est justement caractérisé par ces pratiques malsaines, désormais tous dans un même bureau, il y a lieu de subodorer une crise interne. Vital KAMERHE réussira-t-il à cohabiter avec Christophe MBOSO ?
Connaissant très bien les enjeux de l’heure, avec les murmures autour de l’éventuelle modification de la constitution, il va sans dire que Christophe MBOSO était le président idéal pour l’achèvement de ce projet, plutôt que Vital KAMERHE qui ne cache pas ses ambitions d’être le président de la République Démocratique du Congo en 2028, après l’expiration du mandat de Félix TSHISEKEDI à qui il a toujours juré fidélité. Les spectres de l’accord de Nairobi existent toujours !
Vital Kamerhe
La présidence de l’Assemblée Nationale, où il a décidé de concentrer ses forces, en démissionnant notamment du Gouvernement intérimaire sollicité par TSHISEKEDI, pourrait permettre au MWALIMU de préparer son électorat de 2028. Le fait pour lui de fédérer une mosaïque de 371 députés, toutes tendances politiques confondues, confirme au mieux l’épaisseur que peut prendre le nouveau numéro 1 de la chambre basse du Parlement en perspective des présidentielles de 2028.
En toute logique, si KAMERHE veut constituer un frein contre le zèle des familles (politique et biologique) de l’actuel président de la République, il ne fera pas plus face à Jean-Claude TSHILUMBAYI (1er Vice-président de l’AN) qu’à Christophe MBOSO (2 ème vice-président de l’AN). S’en défaire, notamment du plus vieux député de l’Assemblée Nationale est un piège certain qui se présente devant le nouveau maître de l’hémicycle.
Gaéthan KOMBI
