Tel qu’envisagé, parce que c’est la règle, et que les élections organisées le 20 Décembre de l’année dernier ont été entachées d’irrégularités, l’opposition radicale congolaise a lancé la campagne de contestation de la réélection de Félix TSHISEKEDI. Une rhétorique à laquelle on s’attendait, et qui est d’ailleurs le propre de nos jeunes démocraties électoralistes.
Sauf que, contrairement aux élections passées (2006, 2011 et 2018), cette fois-ci, il y a plus de probabilités de ne pas assister à un vrai soulèvement populaire, en contestation des résultats des élections de 2023. Ce, malgré les appels aux contestations exprimés par Martin FAYULU et des proches de Moïse KATUMBI, qui considèrent les derniers scrutins comme un simple « simulacre ».
Voici donc les raisons qui nous poussent à affirmer que les contestations des opposants à TSHISEKEDI ne vont se limiter qu’aux simples discours.
TSHISEKEDI tient une importante côte populaire
Réellement, le président sortant a été reconduit par le peuple congolais, qui a certainement mordu à son hameçon et adopté ses discours ainsi que sa personne. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas l’avouer, bien que la victoire méritée de Félix TSHISEKEDI a été teintée de souillure due à l’organisation ratée des élections.
Mais, il a été massivement élu. Telle est la grande différence d’autres élections où, l’opposition détenait, au détriment du régime sortant, une importante côte de popularité. Si non, expliquez-moi avec quel peuple FAYULU, KATUMBI et MUKWEGE veulent manifester leur contestation. N’est-ce pas le même qui a voté massivement et qui célèbre la réélection de TSHISEKEDI ?
Kinshasa et Goma, deux acquis
L’autre donne qui change en ce jour, c’est le fait que les deux principales villes chaudes du pays, celles qui constituaient les bastions de l’opposition et même les centres névralgiques des contestations des résultats des élections, sont aujourd’hui des acquis du régime sortant. Félix TSHISEKEDI y a été élu à des scores staliniens. Et donc, les opposants, contrairement aux cycles passés, n’auront pas les villes de Goma et Kinshasa derrière eux.
Un tournant de l’histoire, qui exprime le basculement, inexpliqué, de ces deux villes chaudes du pays qui, dans l’ancien temps, servaient de centres de déclenchement des différents mouvements de soulèvement populaire contre le régime.
Le contexte festif
Qui peut bien aller à la rue un 1er Janvier, le jour même de la Bonne Année ?
Me suis-je ainsi interrogé après l’appel aux manifestations de Martin FAYULU. Choisir la date du 31 Décembre 2023 pour la proclamation des résultats des élections, s’avère être l’une des stratégies efficaces pour un régime qui veut étouffer ou compromettre toute manifestation de contestation. Simplement parce qu’il n’y aura pas de temps pour ça.
Ce n’est pas aux peuples qui, pour les uns ruent vers les églises et d’autres vers les débits de boissons, des fêtes… qu’on va demander de manifester. Et donc, le contexte festif étouffe complètement toute éventualité de manifestation. D’ailleurs, parmi ces peuples, il y en a qui ne savent pas encore s’il y a eu proclamation des résultats (Mdr), à force de se défouler de la fin d’un année crispante.
Tout compte fait, il m’est tout à fait clair que l’opposition ne va pas réussir, tout comme aux élections, à mobiliser le peuple congolais autour de son combat. Les raisons de ma conviction s’expliquent par le contexte festif qui est de nature à divertir le peuple plutôt qu’à le mobiliser sur des questions politiques. Une autre raison majeure tient du fait de l’acquisition de Goma et Kinshasa, jadis bastion de l’opposition, par le régime sortant, ainsi que la côte populaire sur laquelle surfe incontestablement Félix TSHISEKEDI.
Gaéthan KOMBI